Sermon du : 2013/06/14 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : Les trois choses qui sauvent
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بسم الله الرحمن الرحيم
Selon Abdoulah Ibn 'Omar, le messager d'Allah صلى الله عليه و سلم a dit :
"Il y a trois choses qui font périr, trois qui sauvent, trois qui effacent les péchés et trois qui élèvent en degrés. Les trois qui font périr sont l'avarice à laquelle on obéit, une passion qu'on suit et l'admiration de soi-même. Quant à celles qui sauvent ce sont la justice lors de la colère et de la satisfaction, l'économie pendant la pauvreté et la richesse, et la crainte d'Allah en secret et en public. Quant à celles qui effacent les péchés, le fait d'attendre une prière après une prière, faire soigneusement ses ablutions malgré la gêne, et aller vers le groupe (la prière). Quant aux trois élévatrices en degrés : offrir des repas, répandre le salut et prier la nuit pendant que les gens dorment".
Dans ce hadith, le prophète صلى الله عليه و سلم nous informe de ce qui sauve. Il parle des trois qui sauvent juste après les trois qui font périr de façon à montrer que ces trois qui sauvent, elles sauvent en fait des trois qui font périr.
La crainte d'Allah vient à l'opposé du fait de suivre les passions. La crainte d'Allah sauve de l'attachement aux passions. Allah a dit : "Quant à celui qui craint le moment où il se retrouvera devant son Seigneur, le paradis sera son refuge".
L'économie juste pendant la richesse et la pauvreté vient à l'opposé de la passion qu'on suit et à laquelle on obéit. La passion à laquelle on obéit fait périr, et son remède c'est d'être économe de manière équilibrée lors de la richesse et la pauvreté, c'est-à-dire que l'individu est juste il prend ses précautions avec ce qu'il possède sans pour autant abuser dans la dépense ou l'avarice.
La parole de vérité pendant la colère et la satisfaction vient à l'opposé de l'admiration de soi-même.
Ô musulmans
Le prophète صلى الله عليه و سلم avait l'habitude de demander à son Seigneur ces trois qui sauvent. Il disait صلى الله عليه و سلم : "Ô mon Seigneur, je te demande ta crainte pendant la colère et la satisfaction. Je te demande la parole de vérité pendant la colère et la satisfaction et je te demande d'être économe pendant la pauvreté ainsi que la richesse".
Nous avons tant besoin de répéter cette invocation à chaque instant de notre vie. Nous avons tant besoin de nous rappeler les uns les autres cette invocation.
1. La satisfaction
La première de ces choses qui sauvent c'est la justice lors la colère et la satisfaction. Si l'individu est juste à ces deux moments, son cœur deviendra l'outil de mesure juste et équilibré pour la vérité.
La colère ne le provoquera point. Sa parole ne sera que vérité et il n'y aura pas de place pour son âme.
Cela est malheureusement rare puisque la plupart des gens lorsqu’ils se mettent en colère, ils ne font plus attention à leurs gestes et paroles. La colère est finalement une révolte sauvage qui fait perdre à l'individu sa raison. Certains décrivent la colère comme étant une petite folie et un chemin qui détruit la personnalité, les foyers, et divise les groupes.
L'individu de par son caractère peut être juste pendant qu'il est satisfait. Mais il est beaucoup plus difficile pour lui de l'être lors de la colère. La justice pendant la colère a besoin d'une foi inébranlable. Le prophète صلى الله عليه و سلم a donc dit : " la justice pendant la colère et la satisfaction fait partie de ce qui sauve ".
Une justice complète et générale avec les musulmans et les non musulmans. Justice avec l'homme. Justice avec les animaux. Justice dans les paroles. Justice dans les actes.
"Ô vous qui avez foi, soyez stricts dans vos devoirs envers Allah et soyez des témoins équitables, fut-ce contre vous-même contre vos pères et mères ou proches parents".
Celui qui arrive à se contenir et à être juste même pendant la colère est le véritable homme fort.
Le prophète صلى الله عليه و سلم a dit : "Le fort n'est pas forcément le vainqueur (dans le combat de lutte) mais le fort c'est celui qui contient son âme lors de la colère".
Les califes pieux ont été de grands modèles dans ce domaine. Un homme est venu auprès du calife Omar Ibn Khattab. Cet homme était un soldat et prenait son salaire des caisses de l'état. Mais durant la période préislamique, il avait tué le frère de Omar.
Quand Omar le vit, son visage changea et lui dit : "Ô toi, je ne t’apprécie pas et je ne t'aimerais pas jusqu'à ce que la terre aime le sang". Il lui a dit cette parole parce que la terre n'aime pas le sang, quand on verse du sang sur la terre, la terre ne l'absorbe pas comme elle absorbe l'eau ou un autre élément liquide.
L'homme répondit "Est-ce que cela t'empêchera de me donner ce à quoi j'ai droit?".
Omar dit "Non jamais! Cela ne peut m'empêcher de te donner ton droit et cela ne me poussera pas à être injuste envers toi". L'homme dit : "Ta colère ne m'est donc pas nuisible".
L'homme connaissait l'équité de Omar et son ascétisme et il savait que malgré la colère qu'il entretenait à son encontre, cela n'empêcherait pas de demander son dû et de l'avoir.
Les prédécesseurs pieux étaient très attachés à la justice et l'équité.
Un prédécesseur pieux Mouwarriq Al 'Oujalî (مورق العجلي) disait : "A chaque fois que j'ai entrepris quelque chose pendant la colère je l'ai regretté pendant la satisfaction".
Également 'Ata Ibn Rabah disait : "Rien ne fait autant pleurer les savants qu'une colère à la fin de la vie qui détruit une vie de cinquante ou soixante ou soixante-dix années. Peut-être qu'une colère fait entrer le colérique dans une situation dont il ne peut plus s'en sortir".
D'ailleurs le prophète صلى الله عليه و سلم a dit lorsqu'un homme est venu lui demander une recommandation en disant : "Donne-moi un conseil, Ô messager d'Allah!"
Il dit صلى الله عليه و سلم : "Ne te mets jamais en colère!". Et à chaque fois que l'homme réitérait sa demande, il lui disait صلى الله عليه و سلم : "Ne te mets jamais en colère!".
La colère rassemble en réalité tout le mal. Ja'far Ibn Mohamad disait : "La colère est la clé de tout mal".
D'ailleurs, on demanda un jour à Abdoulah Ibn Moubarak : "Rassemble nous le bon comportement". Il dit : "l'abandon de la colère car la colère fait partie des comportements les plus mauvais".
La colère fait sortir l'individu de son état humain vers un état animal. Elle le pousse à avoir de mauvaises réactions comme l'insolence, la violence, la malédiction, l'agression, l'injustice, le divorce, etc ...
2. L’économie
La deuxième chose qui sauve est l'économie dans la pauvreté et la richesse. Cela fait partie des critères des serviteurs du Tout-Miséricordieux.
Allah, lorsqu'Il cite leurs caractéristiques, dit : "Ceux qui, lorsqu'ils dépensent, ne dilapident point et ne sont point avares et ils sont justes entre les deux".
La justice dans la pauvreté et la richesse, le juste milieu. Ils ne sont ni de grands dilapidateurs ni de grands avares.
Le meilleur des êtres humains que l'on peut prendre comme exemple dans ce domaine est le prophète Mohammad صلى الله عليه و سلم.
Il a invoqué Allah qu'il fasse de ses subsistances un moyen de vivre suffisant.
Il est rapporté dans l'authentique de Muslim que le prophète صلى الله عليه و سلم disait :
"Ô mon seigneur, fasse que les subsistances de la famille de Mohammad soient leurs moyens de vivre"
Et dans une autre version : "Ô mon seigneur fasse que les subsistances de la famille de Mohammad soient leurs moyens suffisants de vivre" c'est-à-dire que ce ne soit ni trop ni pas assez.
Le prophète صلى الله عليه و سلم était économe et équilibré dans ses subsistances. Celui qui est économe dans sa façon de vivre, dans ses habits et dans tous les domaines de sa vie aura le succès.
Le prophète صلى الله عليه و سلم a dit "Il a le succès celui qui s'est soumis (à Allah) et qu'il a en subsistance ce qui lui est suffisant et qu'Allah le rassasie de ce qu'il lui a donné".
Dans un autre hadith "Celui qui se réveille en étant en sécurité auprès des siens, en ayant un corps sain et qui a de quoi se nourrir pour la journée c'est comme si on lui avait donné la vie toute entière".
Celui qui est ainsi c'est celui que les gens peuvent jalouser. Malik Ibn Dinar disait : "je suis désireux d'être comme l'individu qui a une vie suffisante et qu'il en est satisfait et rassasié".
Prends de la subsistance ce qui est suffisant, et de la vie ce qui est sain. Tout cela prendra fin comme une bougie qui s'éteint.
3. La crainte
La troisième chose qui peut sauver c'est la crainte d'Allah en secret et en public.
Évidemment la crainte d'Allah en secret est plus méritoire que la crainte d'Allah en public.
En effet la crainte d'Allah en public peut être atteinte d'ostentation.
Les gens de science appellent le degré de la crainte d'Allah le degré de l'observation.
Celui qui craint Allah en secret et en public est quelqu'un qui sait vivre en ayant conscience à chaque instant qu'Allah le voit et l'observe.
La crainte d'Allah en secret et en public empêche l'individu de commettre tout interdit et le pousse à pratiquer le bien.
Celui qui craint Allah en secret c'est qu'il le craint en public. Allah a complimenté ceux qui sont dans cette situation en disant "Ceux qui craignent leur seigneur dans l'invisible (sans le voir et en secret) et redoutent l'heure de la fin du monde".
La crainte d'Allah en secret et en public c'est la recommandation que le prophète صلى الله عليه و سلم a donné à Mou'adh Ibn Jabal en disant : "Crains Allah là où tu te trouves" c'est-à-dire crains Allah en tout endroit, en secret et en public.
Celui qui craint Allah en secret et en public Allah l'honore en le mettant sous son ombre le jour où il n'y aura d'ombre sauf celle d'Allah. Le prophète صلى الله عليه و سلم a dit dans le hadith des sept gardés sous l'ombre d'Allah : "et un homme qui se rappellera d'Allah, seul, et ses yeux déborderont de larmes, et un homme qui a fait une aumône avec sa droite sans que sa gauche ne sache ce que sa droite a donné, et un homme qui a été séduit par une femme belle et riche et il lui dit : Je crains Allah".
Tout cela nous montre l'importance de craindre Allah en secret et en public.
Dans un hadith rapporté par AL Boukhari : "Le croyant voit ses péchés comme s'il était assis au pied d'une montagne en ayant peur qu'elle ne s'écroule sur lui. Et le pervers voit ses péchés comme un moustique qui passerait à côté de son nez et ferait un geste brusque pour le faire partir".
Ce qui contribue à avoir la crainte d'Allah en secret et en public c'est que l'individu prenne conscience qu'Allah le voit. Ibn Rajab disait "Celui qui sait qu'Allah le voit là où il se trouve, et qu'Il voit ce qu'il montre et ce qu'il cache, ce qu’il fait en secret et ce qu'il fait ouvertement... qu'il en prenne conscience et s'en rappelle pendant qu'il est seul, car cela l'obligera à abandonner les péchés en secret".
L'imam Chafi'i disait : "Parmi les choses les plus chères il y en a trois : la générosité en possédant peu, craindre Allah même en étant seul, et une parole de vérité chez qui on espère une récompense ou de qui on craint une sanction".
سبحانك اللهم و بحمدك، أشهد ألا إله إلا أنت، أستغفرك و أتوب إليك
و الحمد لله رب العالمين