Sermon du : 2010/04/23 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : L'importance et place du prophète (PSL)
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 1ère Partie Nous continuons aujourd'hui le sujet que nous avons commencé la semaine dernière, le droit que le prophète (sw) a sur nous. Son droit sur la nation islamique est grandiose. Ce prophète éminent qu'Allah a privilégié par rapport à toute sa création. Allah a établit Mohammad (sw) dans les plus hautes positions, et il a parachevé en lui les vertus que ce soit dans son comportement ou dans son être. Allah l'a comblé de la beauté, d'un corps équilibré, d'une force dans sa raison et son intellect, de la compréhension précise et de la noblesse dans la lignée. Si on regroupe toutes les versions authentiques qui décrivent le prophète (sw) comme ce qui a été rapporté par Tirmidhi dans son ouvrage "ashama-il almohamadiyah" الشمائل المحمدية. On s'aperçoit à travers tous ces textes authentiques que le prophète (sw) avait le visage le plus beau, à un tel point que lorsqu'il était joyeux son visage s'illuminait comme si c'était une partie de la lune. Le prophète (sw) avait une barbe bien fournie, le torse vaste, de grosses épaules. Il (sw) n'était ni grand ni petit, quand il parlait c'est comme si la lumière sortait d'entre ses dents. On ne trouve pas meilleure description que celle que Oummou Ma3bad أم معبد a faite à son mari en parlant du prophète (sw). Le prophète (sw) est passé chez cette femme pendant son émigration vers Médine, Et il demanda à manger, mais il ne trouva rien chez elle à part une vieille chèvre qui ne donnait plus de lait. Il (sw) demanda l'autorisation de la traire et elle accepta en disant "fais ce que tu veux mais elle ne donne plus de lait depuis longtemps". Quand le prophète (sw) se mit à la traire, les mamelles se remplirent de lait et il (sw) but et donna à boire à Aboubakr, à leur guide et à Oummou Ma3bad. Le mari de cette femme s'était absenté et lorsqu'il revint, Oummou Ma3bad décrivit le prophète (sw) en disant "c'est un homme d'une beauté évidente, d'un visage gracieux, d'une corpulence élégante, de loin, il est le plus éblouissant et le plus beau des gens et de près, il est le plus doux et aussi le plus beau, il est une branche entre deux branches". Allah a comblé le prophète (sw) par la beauté physique. La terre n'a connu d'homme plus éblouissant et plus beau que le prophète (sw). Ensuite Allah a rajouté à cette beauté physique, les vertus et les noblesses dans le comportement et la morale. En plus de ce physique, Allah l'a comblé de la douceur, la science, la miséricorde, la modestie, l'ascétisme, la générosité, la pudeur, la virilité, le courage, la vertu, le pardon, la religion, l'adoration et d'autres qualités toutes plus nobles les unes que les autres. Allah fait ses éloges dans un verset, et il rassemble tous ce que nous voulons dire à ce sujet. Ce verset c'est celui dans lequel Allah lui a dit "tu es certes doté d'un noble comportement". Toujours dans la description du prophète (sw), il y a ce qui nous a été rapporté par Alboukhari. 3ata Ibn Yassar عطاء بن يسار a dit "j'ai rencontré Abdallah Ibn 3amr عبد الله بن عمرو et je lui ai dis: informe moi des qualités du messager d'Allah (sw) dans la torah. Il dit: "je jure qu'il est décrit dans la torah comme il l'est dans le coran. Allah a dit dans le coran "Ô prophète nous t'avons envoyé pour être témoin, annonciateur et avertisseur". Et il a dit dans la torah "Ô prophète nous t'avons envoyé pour être témoin, annonciateur, avertisseur et pour être un refuge pour les analphabètes, tu es mon serviteur et mon messager, je t'ai appelé le motawakkil (celui qui s'en remet à Allah, tu n'es ni dur ni brutal, tu ne hausse pas le ton dans les marchés, il ne répond pas au mal par le mal, mais il pardonne et absout, et Allah ne le reprendra auprès de lui que lorsqu'il mettra en place le dogme et qu'ils disent: point de dieu sauf Allah grâce à qui il fera ouvrir des yeux aveugles, des oreilles sourdes et des coeurs voilés". Son servant Anas l'a aussi très bien décrit. Il dit dans un hadith qui a été rapporté dans les deux authentiques "j'étais au service du messager d'Allah (sw) pendant dix ans et jamais il ne m'a dit « pfff » une seule fois, et il ne m'a jamais dit pour un acte que j'ai fait, pourquoi as-tu fait ainsi ? ni pour un acte que je n'ai pas fait, pourquoi ne l'as-tu pas fait?". Et Anas rajoute "le prophète (sw) avait un des comportements les plus exemplaires". Il dit aussi "je n'ai touché de soie plus douce que la paume de la main du messager d'Allah (sw) et je n'ai sentit de musc ni de parfum plus bon que la sueur du messager d'Allah (sw)". Dans les deux authentiques, Aïcha a dit au messager d'Allah (sw) "Ô messager d'Allah as-tu vécu un jour plus dur que celui de Ouhoud?". Vous savez que pendant cette bataille d’Ouhoud le prophète fut frappé au visage et balafré, une de ses dents fut arrachée et son sang coula et une rumeur courut dans le champ de bataille selon laquelle le prophète (sw) avait succombé. Et Aïcha pose cette question "Ô messager d'Allah as-tu vécu un jour plus dur que celui de Ouhoud?". Il (sw) répondit "j'ai reçu de ton peuple beaucoup (de persécutions) mais le plus dur fut le jour de Al3aqaba". Le jour de Al3aqabah désigne la visite que le prophète (sw) a faite à la cité de Taéf. Il (sw) partit à pied et il y a environ 70 km qui sépare La Mecque de Taïf sans parler de l'ardeur et la chaleur du soleil sur cette route désertique. Il (sw) est allé à eux pour les appeler à l'unicité, afin qu'ils trouvent le succès ici et dans l'au-delà. Comment les habitants de Taéf lui répondirent? Ils le pourchassèrent pour le mettre hors de la ville en lui jetant des pierres. Ils ne lui ont offert ni nourriture ni boisson à part 3addass qui était chrétien et se convertit à l'Islam. Il est venu auprès du prophète (sw) avec du raisin et il se jeta sur le messager d'Allah (sw) pour lui embrasser la tête, les mains et les pieds après qu'il l'eut informé qu'il était l'envoyé d'Allah. Le prophète (sw) raconte son retour et dit "j'ai pris le chemin du retour et mes pieds étaient ensanglantés et on pouvait lire sur mon visage l'affliction et je ne me rétablit qu'à mon arrivée à Qarn Attha3alib قرن الثعالب (c'est le nom d'un endroit dans la péninsule arabique). J'ai levé ma tête et il y avait un nuage qui me couvrait. J'ai regardé et il y avait Jibril qui m'appela en disant: Allah a entendu les paroles de ton peuple à ton encontre et leurs réponses à ton égard, et il a envoyé à toi l'ange des montagnes afin que tu lui ordonnes de faire contre eux ce que tu désires. Ensuite l'ange des montagnes me salua et me dit: Ô Mohammad Allah a entendu les paroles de ton peuple à ton encontre et je suis l'ange des montagnes et Allah m'a envoyé à toi, Commande-moi donc de faire contre eux ce que tu veux. Si tu le désires je ferai s'abattre sur eux les deux grandes montagnes qui bordent la ville". Le prophète (sw) aurait pu ordonner à l'ange des montagnes, mais il n'agissait pas avec vengeance et il ne se mettait pas en colère pour lui-même. Le messager d'Allah ne se mettait en colère que pour Allah. Le sang continuait à couler de ses pieds, mais il préféra répondre à cet ange "j'espère plutôt qu'Allah leur donnera une descendance qui n'adoreront qu'Allah et ne lui associeront rien". Ainsi était l'objectif du prophète (sw). Même si eux sont entêtés et refusent d'entendre, il prie Allah pour que se trouve dans leur descendance des gens qui n'adoreront qu'Allah et ne lui prendront aucun associé. Allah répondit à la demande du prophète (sw) et a fait de leur descendance de grands hommes qui ont conquit et libéré les pays. Ils ont fait répandre l'Islam et mis en valeur l'étendard de l'unicité. Allah dit à propos de son messager "et nous ne t'avons envoyé que comme miséricorde pour l'univers". Ici apparait au grand jour la miséricorde du prophète (sw). Ibn Abbas disait "Mohammad le messager d'Allah (sw) est une miséricorde pour le pieux comme pour le pervers, le croyant comme le mécréant. Celui donc qui a foi en lui et en son message, il lui est fait miséricorde sur terre et dans l'au-delà, quant à celui qui n'a point foi en lui, il lui est fait miséricorde sur terre, et il sera châtié dans l'au-delà et goûtera même à une partie de ce châtiment sur terre, en effet Allah a dit "il n'appartient point à Allah de les châtier alors que tu es parmi eux"". Voici l'importance et la place du prophète! Est ce que la communauté a conscience de cette importance et de cette place? Si la communauté prétend à travers les paroles qu'elle connait la place de son prophète, sa situation et la réalité démentent cette prétention. Certains prétendent avoir l'amour pour le prophète (sw), ceux-là Allah les éprouvent dans cet amour et il dit dans un verset à son prophète (sw) "dis si vous aimez Allah alors suivez-moi et Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés". Celui qui éprouve de l'amour pour le messager d'Allah (sw) sans le montrer par l'application de sa guidée, cet individu ne dit que sottise et impudence. La première condition et la première obligation lorsqu'on aime si on est sincère, c'est l'obéissance et l'application des commandements. Est-ce que la communauté connait l'importance du prophète (sw), alors qu'elle ne prend plus en compte les lois d'Allah et la sounnah de son messager. Allah a dit "Ô vous qui avez foi, ne devancez pas Allah et son messager et craignez Allah. Allah est Audient et Omniscient". Ibn Abbas disait pour expliquer ce verset "cela veut dire: ne dites pas ce qui contredit le livre et la sounnah". L'imam alqortobi disait quant à lui "ce verset veut dire ne mettez aucune parole ni aucun acte avant les paroles et actes d'Allah et de son messager". Le droit du prophète sur sa communauté est grandiose, mais la réalité montre avec évidence que sa communauté a négligé ce droit, sauf une minorité que la communauté garde toujours quelle que soit l'époque et l'endroit. Qu'Allah nous permette de faire partie de cette minorité. 2ème Partie
O musulmans! Parmi ce que j'ai lu de meilleur concernant la place et le comportement honorable du messager d'Allah (sw), c'est ce que Boukhari et Mouslim ont rapporté dans un hadith raconté par Abou Hourayra. "Le messager d'Allah a envoyé une expédition vers la région de Najd (le nord de la Péninsule arabique à la frontière irakienne actuelle) et ils sont revenus avec un homme de la tribu des Banou hanifa qui se nomme Thoumamah Ibnou Outhal ثمامة بن أثال". Cet homme faisait partie des personnes qui détestait le plus le prophète (sw) et lui faisait du mal le plus et il était un des plus entêtés.
"Les compagnons l'ont fait prisonnier et l'ont ligoté dans la mosquée à un pilier et le messager d'Allah (sw) est sortit à lui et lui dit "qu'as-tu à dire O Thoumamah?" A ce moment tous les yeux étaient rivés vers le prophète (sw) et attendaient l'ordre de l'abattre mais le prophète (sw) se baissa et s'approcha de lui en demanda "qu'as-tu à dire O Thoumamah?" Il dit "je n'ai que du bien à dire, si tu me tues, tu tueras quelqu'un dont le sang est important (il fait référence au fait qu'il sera venger), et si tu es bon tu le seras envers quelqu'un qui t'en sera reconnaissant, et si tu veux de l'argent, demande et je te donnerai ce que tu désires" puis le prophète (sw) le laissa ainsi et ordonna à ses compagnons d'être bons avec lui.
Le lendemain, le messager d'Allah (sw) revint à lui demanda la même chose "qu'as-tu à dire O Thoumamah?" et il répondit ce qu'il répondit la veille puis le prophète (sw) le laissa en ordonnant à ses compagnons d'être bons avec lui. Le troisième jour le prophète (sw) revint et demanda la même chose que les deux jours précédents et l'homme répondit de la même manière. Là, le messager d'Allah (sw) répondit "libérez Thoumamah! Nous ne voulons de lui ni richesse ni rien d'autre!". Thoumamah s'en alla et s'arrêta à un palmier proche de la mosquée, il se lava et rentra une nouvelle fois à la mosquée mais cette fois, il y entra libre et non plus prisonnier. Il alla à la rencontre du messager d'Allah (sw) et lui dit "j'atteste qu'il n'y a aucun dieu sauf Allah et j'atteste que Mohammad est l'envoyé d'Allah" puis il rajouta "O Mohammad sache qu'il n'y avait de visage qui m'était plus détestable que le tien et aujourd'hui ton visage est celui que j'aime le plus. Et il n'y avait de religion qui m'était plus détestable que celle-ci et aujourd'hui cette religion est celle que je préfère et il n'y avait de région qui m'était plus détestable que la tienne et aujourd'hui cette région est la plus préférable pour moi". Puis Thoumamah poursuivit en disant "tes cavaliers m'ont pris alors que j'étais partit en pèlerinage qu'en penses-tu?". Méditez cela! Thoumamah était partit pour pratiquer un pèlerinage de mécréance et d'idolâtrie, mais Allah a fait en sorte qu'il soit fait prisonnier par les musulmans, et qu'il se convertisse. Puis toujours dans ce hadith, il est dit "le prophète (sw) lui annonça la bonne nouvelle et lui ordonna de pratiquer le pèlerinage". L'érudit Ibn Hajar Al3asqalani a commenté cette phrase en disant "il lui annonça le paradis c'est-à-dire qu'il lui promit le paradis et le bien qui se trouve dans la vie d'ici bas et celle de l'au-delà et que l'Islam efface tout ce que l'individu a commis avant". Thoumamah partit pour le pèlerinage en tant que croyant unificateur et lorsqu'il arriva au centre de La Mecque, il éleva sa voie pour la talbiya (la formule qu'on prononce pour le pèlerinage), il dit "me voici à toi Seigneur me voici! Me voici à toi nul associé à toi!" (labbayka llahomma labbayk labbayka la charika laka labbayk) contrairement aux idolâtres qui avaient l'habitude de dire "Me voici à toi seigneur me voici! nul associé à toi sauf ceux que tu possèdes ainsi que ceux que eux-mêmes possèdent". Thoumamah fut le premier compagnon à prononcer la talbya de l'unicité à La Mecque et les idolâtres se ruèrent vers lui et le frappèrent violemment jusqu'à vouloir le tuer. Abou Sofiane le chef de La Mecque en voyant cela dit "laissez-le! Ne le connaissez-vous pas? C'est le chef des gens de Alyamamah. C'est Thoumamah Ibnou Outhal, vous avez besoin de lui ainsi que des gens de Alyamama, et de leur orge et leurs grains". Ils le laissèrent donc car les idolâtres ne connaissent que les intérêts matériaux. Puis Thoumamah les regarda et leur dit "je jure par Allah qu'il ne vous viendra pas un seul grain sans la permission du messager d'Allah (sw)!". Cet unificateur a donc fait subir aux Qouraych un embargo économique terrifiant à tel point qu'ils se mirent à manger de la laine parce qu'ils ne trouvaient rien d'autre.
Abou Soufiane finit par envoyer une lettre au messager d'Allah (sw) en le suppliant de demander à Thoumamah d'envoyer des récoltes. Le prophète (sw) envoya à thoumamah une lettre lui disant "envoie l'orge à Qouraych" et Thoumamah envoya les récoltes.
Allah n'a-t-il pas dit au sujet de ce messager "tu es certes doté d'un noble comportement".