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Sermon du : 2018/05/11 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : Le mois de ramadan : une opportunité à saisir |
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
O musulmans !
Parmi les bienfaits d'Allah sur ses serviteurs, il y a les périodes de grandes adorations : les actes d'obéissance y augmentent, les péchés y sont pardonnés, les bonnes actions y sont multipliées et les miséricordes y descendent. Le mois du ramadan en est un des meilleurs exemples, c'est un mois saint et béni. Quel noble mois et formidable occasion !!
(le mois du Ramadan au cours duquel a été révélé le Coran comme une guidée et un éclaircissement de la guidée et du discernement)
C'est le mois du bien et des bénédictions, le mois du jeûne et des prières nocturnes, le mois de la miséricorde et de l'expiation de l'enfer, le mois de l'effort et du don, du bien et de la bienfaisance...
Le prophète (saws) annonçait la bonne nouvelle à ses compagnons de l'arrivée de ce mois immense et il les poussait vers l'effort dans l'accomplissement des bonnes actions obligatoires et surérogatoires, des prières et des aumônes, de la patience dans l'obéissance à Allah, de remplir les journées par le jeûne et les nuits par les prières nocturnes. Ses heures sont bénies par le rappel, le remerciement, le tasbîh (fait de dire « SobhânAllah » سبحان الله), le tahlîl (fait de dire « Lâ ilâha illa Allah » إلا الله لا إله) et la lecture du Coran.
L’imam Ahmad (rh) rapporte dans son mousnad avec une chaîne de transmission authentique, d'après Anas ibn Malik (ra), le prophète (saws) a dit :
« voici le mois du ramadan qui se présente à vous durant lequel les portes du paradis sont ouvertes, les portes de l'enfer sont fermées et les diables sont enchaînés. »
Il a également dit (saws) : « le ramadan est un mois béni durant lequel les portes du paradis s'ouvrent, les portes de la fournaise se ferment, les démons sont enchaînés et on appelle en ces termes chaque nuit : « O toi qui veut le bien, accours et toi qui veut le mal, cesse ! »
Dans un autre hadith, rapporté par At Tirmidhi et Ibnou Maja avec une chaîne de transmission jugée bonne, Abou Hourayra (ra) rapporte que le prophète (saws) a dit : « Lorsque vient la première nuit de Ramadan les diables et les Djinn rebelles sont enchaînés, les portes de l’enfer se ferment sans qu’aucune d’elles ne s’ouvre, les portes du paradis s’ouvrent sans qu’aucune d’elles ne se ferme et l’on proclame :
« Ô toi qui désire le bien, empresse-toi ! Ô toi qui désire le mal, retiens-toi ! Allah affranchit des personnes du feu et ceci toutes les nuits »
Il a été rapporté de façon authentique que le prophète (saws) a dit : « celui qui jeûne le mois du ramadan avec foi et espoir de la récompense verra ses péchés pardonnés. »et « celui qui veille les nuits de ramadan en prière avec foi et espoir de la récompense verra ses péchés pardonnés. » et « celui qui veille la nuit du destin avec foi et espoir de la récompense verra ses péchés pardonnés. »
O serviteurs d’Allah!
Le messager d'Allah (saws) a décrit le mois du ramadan en affirmant qu'il était un mois béni et c'est une réalité, chacun de ses instants est béni. Une bénédiction dans le temps, une bénédiction dans les actes et une bénédiction dans la récompense. Il contient également la nuit bénie du destin qui est meilleure que mille mois.
Parmi les bénédictions de ce mois : la multiplication des récompenses, l’ouverture des portes du paradis, la fermeture des portes de l’enfer et l’enchaînement des diables. Allah affranchit également de l’enfer de nombreuses personnes durant ce mois.
O musulmans!
Parmi les plus grandes pertes pour l'homme, il y a celle de parvenir à ce mois sans pour autant se faire pardonner ses péchés, sans qu’il ne se débarrasse de ses mauvaises actions à cause de son laxisme, de son absence de repentir et de son abandon en ces doux moments et nobles jours.
Il ne se dirige pas vers Allah en s’empressant de revenir, de retourner vers Lui, de se soumettre à Lui, de Le craindre, de se repentir et de Lui demander pardon.
Il entre au contraire dans ce mois généreux et en sort en demeurant sur ses péchés, les répétant, poursuivant obstinément sur sa nature
D'après abou Hourayra (ra), le messager d'Allah a dit :
« Jibril est venu me voir et m'a dit :
O Mouhammed ! Celui qui a deux parents qu’Allah éloigne de Sa miséricorde celui qui aura connu l’un de ses parents sans être pardonné et entrera en Enfer, dis : Amîn ! J’ai donc dit « Amîn »
Ô Mohammed, qu’Allah éloigne de Sa miséricorde celui qui aura vécu le mois de Ramadan et sera mort sans que ses péchés ne lui soient pardonnés et entrera en enfer, dis : Amîn !
J’ai donc dit « Amîn ».
Et qu’Il en éloigne celui qui entendra ton nom sans prier sur toi, sera mort et entrera en enfer, dis : Amîn !
J’ai donc dit « Amîn »
Al Tirmidhi rapporte également d’après Abî Hourayrah (Qu’Allah l’agrée) que le Prophète (saws) a dit :
« Malheur à celui auprès duquel je suis mentionné et qui ne prie pas sur moi !
Malheur à celui qui entre dans le mois de Ramadan et en sort avant qu’il ne lui soit pardonné !
Et malheur à celui qui a connu ses deux parents sans qu’ils ne soient la cause de son entrée au Paradis. »
O musulmans !
Le messager d'Allah (saws) a décrit ce mois comme étant celui de la patience, il a dit (saws) :
« le jeûne du mois de la patience et le jeûne de 3 jours par mois sont comme le fait de jeûner tout le temps. »
La patience se divise en 3 :
– patienter dans l'obéissance à Allah
– patienter sur ses interdits
– patienter dans les moments douloureux
Ces trois catégories sont réunies dans le jeûne : le jeûneur patiente dans l'obéissance à Allah, patiente sur ses interdits et dans les moments difficiles tels que la faim, la soif, la chaleur etc...
Cette patience du jeûneur lui apporte les plus grandes récompenses.
Allah taala a dit dans le coran :
(les endurants auront leur pleine récompense sans compter.)
O musulmans !
Le mois de Ramadan est le mois de la récompense et du butin. Le Prophète (saws) faisait davantage d’efforts en ce mois qu’il n’en faisait le reste de l’année.
Les salafs (Qu’Allah les agrée et leur fasse miséricorde) accordaient le plus grand soin à ce mois, et occupaient leur temps à se rapprocher d’Allah par les œuvres pieuses et l’obéissance.
Ils faisaient des efforts pour passer leurs nuits en prière et remplir leur temps par l’obéissance à Allah.
L'imam Al Zouhrî (rh) a dit :
« Lorsque débute Ramadan, il faut lire le Coran et nourrir les gens ».
Ainsi était l’occupation des salafs (rh) en ce mois : un mois d’ efforts, de jeûne et de prières, un mois d’ actes d’adoration et de lecture du Coran, un mois de tahlîl (fait de dire لا إله إلا الله) et de tasbîh (fait de dire سبحان الله), un mois de générosité et bienfaisance, de bienveillance, de compassion et de nourriture des gens.
O serviteurs d’Allah !
Lorsque vient chez la personne un noble invité, elle se réjouit de son arrivée et de sa venue et dépense pour lui ce qui est cher et précieux.
Or, le mois de Ramadan est le meilleur des invités, le plus noble, le plus pur et le plus sain.
Réjouissons-nous donc de sa rencontre et du fait qu’Allah nous ait permis de l’atteindre.
Remercions Allah pour nous avoir permis de le rencontrer, et que ceci se fasse par l’utilisation de ses moments bénis pour se rapprocher d’Allah avec des actes d’obéissances bénéfiques, des actions bénies, un repentir sincère, la bienfaisance, en se rapprochant du coran, en craignant Allah, en se rappelant de Lui, en le remerciant, en interdisant les membres de notre corps d'approcher les interdits d'Allah tels que la tricherie, la tromperie et la trahison, la privation des droits et devoirs, le regard interdit, écouter les chansons, les mensonges, la médisance et le colportage, l'insulte et les propos mensongers etc...
Dans un hadith authentique, le prophète (saws) a dit :
« Celui qui ne délaisse pas la tromperie et le mensonge, Allah n'a pas besoin qu'il délaisse sa nourriture et sa boisson ».
2ème partie
O musulmans !
A chaque fois qu’approche le mois de Ramadan, les divisions chez les musulmans apparaissent au grand jour. Pourtant ils n’ont qu’un même Seigneur, une même religion, un même livre et un même messager. Il serait donc logique que leur jour de jeûne soit un même jour et que le jour de l’aïd soit un seul et même jour. Surtout à notre époque où le monde est si proche, il est devenu tel un seul et même village. Grâce aux moyens d’informations et aux outils technologiques modernes, lorsqu’un événement se produit en extrême orient, l’information parvient presque aussitôt aux confins de l’occident. Cependant, il est vrai que la divergence existe depuis l’époque des compagnons à propos de la vision de la lune : est-ce que chaque contrée peut avoir sa propre vision ou alors la vision de la nouvelle lune est générale et englobe tous les musulmans où qu’ils soient ?
Ce désaccord existe depuis les premiers temps de l’Islam.
De même, la divergence existe à propos de la manière de déterminer le début du mois : doit-on recourir à la vision de l’oeil seule ou peut-on appuyer cette vision en usant des moyens actuels d’observation tels que les télescopes, les satellites et autres, ou encore peut-on baser la détermination de la nouvelle lune sur le calcul astronomique. Chacun de ces avis est défendu par un groupe de savants. Si seulement cette divergence était restée au niveau des savants.
Malheureusement, les politiques se sont emparés de cette question. Ils ont fait de la détermination du début et de la fin du mois de Ramadan un objet d’amusement et de jeu, qui sert leurs propres intérêts. Chaque pays détermine le mois afin d’affirmer son indépendance et son autorité. C’est cette attitude qui a instauré la division dans les rangs des musulmans. Ainsi, la division est devenue la règle. En réalité, il ne faut pas entretenir beaucoup d’espoir de voir dans l’immédiat les musulmans s’unir car les dirigeants des musulmans assoient leur légitimité sur la division et la dissension. Leur pouvoir est basé sur ce principe.
En attendant, ce jour, où les musulmans seront unis, il est primordial de savoir que même si les pays peuvent diverger dans la détermination du mois de Ramadan, il est formellement interdit aux musulmans d’un même pays, d’une même contrée, d’une même ville de diverger. Car le jeûne est une adoration en commun et non une adoration individuelle. Ce fondement est tiré de la parole du prophète (saws) :
« Le jeûne c’est le jour où vous jeûnez [ensemble], le jour de rupture c’est le jour où vous rompez le jeûne [ensemble] et le jour du sacrifice c’est le jour où vous sacrifiez [ensemble la bête] ».
Le jeûne commence donc le jour où les gens jeûnent tous ensemble en groupe. La rupture correspond au jour où les gens rompent le jeûne tous ensemble en groupe. Et le jour du sacrifice correspond au jour où les gens sacrifient tous ensemble en groupe.
Certains savants ont émis un avis qui est conforté par l’imam Ibn Taymiya (rh). Cet avis stipule que celui qui a vu la nouvelle lune et dont le témoignage n’est pas pris en considération, ne doit pas jeûner seul. Son jeûne doit se faire avec le reste de la communauté même si cela entre en contradiction avec sa conviction qui est d’avoir vu la nouvelle lune. A partir du moment où le reste de la communauté ne s’est pas rangé à son témoignage alors il ne doit pas jeûner seul. Tout comme il ne peut se rendre seul à Arafat alors qu’il a vu la nouvelle lune et que les gens n’ont pas pris en compte son vision.
De ce fait, si le jeûne est une adoration à accomplir en commun, qui doit déterminer le début du mois ?
Pour ce qui est des pays musulmans, cette responsabilité est assurée par les ministères des affaires religieuses desdits pays qui déterminent le début et la fin du mois.
En ce qui concerne les pays non musulmans, cette responsabilité est assurée par les instances et les organisations qui représentent les musulmans.
En se basant sur cela, les musulmans quelque soit le groupe auquel ils sont rattachés ne doivent regarder ni à l’est ni à l’ouest, mais ils doivent écouter la déclaration des responsables de la communauté. C’est à eux d’informer du début et de la fin du mois de Ramadan. On doit se tenir à cet engagement afin que la communauté reste soudée pendant le jeûne et lors de la rupture, afin de ne pas observer dans une même mosquée un groupe qui jeûne et un groupe qui n’observe pas le jeûne. Cela n’est pas tolérable. Si dans une même mosquée, les gens jeûnent tous ensemble et rompent le jeûne tous ensemble, ce qui est l’objectif visé, alors la joie pour la venue du mois de Ramadan et la fête de l’aïd se concrétisera. En aucun cas la division ne peut être permise. La division au sein d’une même mosquée, d’un même groupe est un malheur et un désordre que l’Islam ne peut tolérer et qu’Allah ne peut accepter. Qu’Allah facilite à chacun la voie de son obéissance et qu’Il nous éloigne de ce qui mène vers sa colère…