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Sermon du : 2019/02/08 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : Le juste milieu dans l’éducation des enfants
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Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
O musulmans !
Nous continuons aujourd’hui de parler de l’enfance dans l’islam.
Nous avons vu précédemment comment l'islam accorde une grande importance à cet être faible qu’est l’enfant et à son éducation. Nous avons dit aussi que ce qui était le plus mauvais pour les enfants dans leur éducation, c'est que les parents soient de mauvais exemples.
Durant le prêche de ce jour, je dirais que certains parents font du mal à leurs enfants dans leur éducation, que ce soit pour certains en étant excessifs dans la sévérité ou pour d'autres en étant excessifs dans la gâterie.
La gâterie signifie répondre à toutes les demandes et attentes de ses enfants, sans condition. L'enfant est roi, c’est lui qui donne les ordres. Cet abus dans la gâterie de l'enfant n'est pas comme certains pourraient le croire une preuve d'amour pour lui, mais c'est en réalité un moyen de le corrompre et de contribuer à sa déviance.
Les experts de l'éducation des enfants disent que cet abus conduit à l'altération psychologique et comportementale de l'enfant. Ils disent que ces abus donnent au final un enfant trop timide et dépourvu de courage et de virilité. Il perd confiance en lui-même parce qu'il a toujours était dépendant.
Parmi les exemples les plus répandus de cet excès, le fait que la mère par pitié et amour empêchera son enfant d'accomplir un acte qu'il est capable de faire en pensant que cela fait partie de la miséricorde envers lui ou qu’elle ne le quitte pas des yeux un seul instant afin qu’aucun mal ne le touche. Un autre exemple, le fait que l'enfant soit chouchouté par les parents et les membres de la famille à tel point qu'il est toujours dans les bras de quelqu'un, il ne marche pratiquement jamais tout seul. On peut voir aussi des enfants qui ne sont ni punis ni réprimés lorsqu'ils dégradent les murs ou cassent volontairement les objets et les meubles dans la maison. L'enfant, dès son plus jeune âge est capable de comprendre lorsqu'il y a des personnes qui sont capables de lui expliquer et de le convaincre. On doit lui expliquer que tel acte est grave et qu’il n'a pas le droit de le refaire et que tel autre acte est louable, il peut et doit le faire. Mais lorsque l'enfant pleure et hurle et que tu te soumets à son bon vouloir pour le faire taire, cela ne fait pas du tout partie de la bonne éducation.
D'autre part, l'éducation n'est pas non plus d’être excessif dans la sévérité et la dureté à l'égard de l'enfant. Et cela est plus particulièrement répandu chez certains pères qui ne font preuve d'aucune clémence pour leurs enfants. Le père doit être indulgent et souriant avec son enfant car cet enfant voit, comprend et éprouve des sentiments. On voit d'ailleurs que les pieux prédécesseurs pratiquaient l'égalité à l'égard de leurs enfants même lorsqu'ils les embrassaient : s'ils en embrassaient un, ils embrassaientt les autres aussi pour ne pas créer de jalousie entre les enfants.
Le coran nous raconte l'histoire de Yacoub (as) et son amour sans borne qu'il éprouvait pour Youssouf (as). Cela a poussé les frères de Joseph à vouloir sa mort. Allah taala a dit :
((les frères de joseph ont dit) tuez Joseph ou éloignez-le dans n'importe quel pays afin que le visage de votre père se tourne exclusivement vers vous et que vous soyez après cela des gens de bien).
L'enfant doit ressentir qu'il est considéré par son père dès son plus jeune âge et en cela notre meilleur modèle à suivre c'est le prophète (saws). AlBoukhari rapporte que le prophète (saws), lorsqu'il passait à côté d'enfants dans la rue, il les saluait. Un jour, il (saws) est entré chez Abou Talha qui avait un petit garçon et celui-ci avait un oiseau avec lequel il s'amusait et qui est mort. Le prophète (saws) s'est adressé à l'enfant en lui donnant un surnom (Abou 3omayr) et il lui a dit :"ô Abou 3oumayr qu'est-il arrivé à l'oiseau?".
On sait également comment il était avec ses petits enfants (les enfants de sa fille), il priait en prenant dans ses bras sa petite fille Oumama fils de Zaynab, et lorsqu'il se prosternait, il la posait par terre et quand il se releva il la reprenait. Un jour alors qu'il priait, ses deux petits enfants Hassan et Houssayne lui montaient sur le dos pendant qu'il se prosternait, et il restait longtemps en prosternation, les compagnons ont donc cru qu'il était arrivé quelque chose au prophète, mais après la prière, le prophète (saws) leur a dit : "il n'est rien arrivé de tout cela mais mes deux enfants sont montés sur mon dos, et je ne voulais pas me relever jusqu'à ce qu'ils terminent de s'amuser".
Ce n'est donc pas une honte de s'amuser avec son enfant mais la honte c'est, par fierté et orgueil, d’être dur comme un roc devant eux. Ce n'est pas tout de les nourrir et de leur donner de l'argent qui pourrait les faire dévier, mais il faut aussi et surtout donner de l'attention à ses enfants.
La meilleure éducation est donc celle du juste milieu, celle de l'équilibre, celle qui ne contient ni excès dans la gâterie, ni dans la sévérité, c'est une éducation juste. Un jour, un bédouin a vu le prophète (saws) embrasser ses deux petits enfants (Hassan et Houssayne). Le bédouin s'est exclamé : "j'ai dix enfants et je n'en ai jamais embrassé un seul". Le prophète (saws) lui répondit : "celui qui n'est pas miséricordieux n'aura pas droit à la miséricorde".
Un autre bédouin dit un jour au prophète (saws) fièrement : "vous embrassez vos enfants mais nous nous ne le faisons pas". Le prophète (saws) lui répondit alors : "que puis-je faire pour toi si Allah a retiré de ton cœur la clémence".
L'islam veut que les cœurs soient cléments envers les enfants et cela en particulier envers les orphelins, car ils ont perdu leurs parents. Allah taala a dit :
(Quand à l'orphelin ne maltraite pas )
et dans un autre verset :
(as-tu vu celui qui traite de mensonge la religion? C’est lui qui repousse l'orphelin)
Dans un hadith le prophète (saws) a joint ses deux doigts (l'index et le majeur), et il a dit : « moi et celui qui prend en charge un orphelin nous sommes comme ces deux doigts. »
En résumé, nous pouvons dire que l’enfant a besoin que quelqu’un s’occupe de lui et qu’on soit miséricordieux avec lui. Dans un hadith rapporté par Ahmed, le messager d'Allah (saws) a dit : " ne fait pas partie des nôtres celui qui ne respecte pas les plus âgés et n'est pas clément envers les plus jeunes".
2ème Partie
O musulmans !
L'islam veut de nous que nous prenions en charge nos enfants, que nous soyons attentionnés envers eux depuis leur naissance et que nous avançons avec eux jour après jour, étape par étape. L'éducation signifie faire arriver quelque chose jusqu’à la perfection. Un prédécesseur pieux disait : "joue avec ton enfant pendant sept ans, ensuite forme-le pendant sept ans, ensuite accompagne-le pendant sept ans et enfin tu pourras le laisser vivre librement".
Cette parole n'est pas un hadith mais une sagesse avérée. Pendant les sept premières années, l'enfant aime s'amuser, il faut donc le laisser faire et lui donner l'occasion de s'amuser tout en lui apprenant à ne pas nuire aux autres pendant qu'il joue, et il faut aussi jouer avec lui. Ensuite, pendant les sept années suivantes, il faut le former, l'éduquer. Cela ne veut pas dire que pendant les sept premières années, on ne l'éduque pas, plutôt cela signifie que ce qui ressort le plus de ces années là, c'est que l'enfant s'amuse tout comme cela ne veut pas dire que pendant la deuxième période l’enfant ne doit plus jouer. Mais pendant la deuxième période, il prête de l’attention sur ce qu'on lui enseignera, c'est pour cela qu'elles doivent être des années qui sont marquées par l'éducation et la formation. Pendant cette deuxième période, il faut lui apprendre les bonnes vertus et lui raconter les histoires des serviteurs pieux, des savants et des héros de l'islam. Saad ibn abi Waqass dit : "nous avions l'habitude d'enseigner à nos enfants les histoires des batailles du prophète (saws)comme nous leur enseignions les sourates du coran".
Beaucoup de mères, au lieu de leur raconter ce genre d'histoires pour qu'ils grandissent sans avoir peur et en voulant défendre le bien, elles leur racontent des histoires de démons, des histoires effrayantes et toutes sortes de légendes et cela a de mauvaises conséquences sur l'enfant et son mental.
Nos enfants ont besoin d'une éducation loin des gâteries excessives et loin de la sévérité excessive qui transforme les enfants en esclaves. L'islam veut de nos enfants qu'ils deviennent des hommes libres. Pour cela l'éducateur doit faire preuve de sagesse. La sagesse dans l'éducation dépend de deux choses : la science et la douceur. Nombreuses sont les personnes qui jouissent d’une grande science mais qui sont durs et sévères, ceux-là leur science n'est pas utile. Allah dit à propos de Mohammad (saws) : "si tu étais brutal et d'un cœur dur les gens autour de toi s'en iraient". Et il y en a d'autres qui sont l'inverse, doux, cléments mais ils n'ont aucune science. Ce genre de personnes voient leurs enfants dévier mais n'ont pas les moyens de les corriger.
Celui donc qui parvient à rassembler la science et la douceur dans l’éducation sera un véritable éducateur, un sage. Et celui qui a reçu la sagesse a certes reçu un bien immense...
Redoublez donc d’efforts dans le suivi de la méthodologie islamique pour l’éducation de vos enfants afin qu’ils grandissent dans la religion authentique, avec un comportement noble, prêts à accepter la vie avec un cœur croyant, une âme pure et un esprit sain, une bonne maturité et un corps solide.
(Ô vous qui avez cru! Préservez vos personnes et vos familles, d'un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'Il leur commande, et faisant strictement ce qu'on leur ordonne.)